Initiatives suisses pour protéger le climat

En tant qu’agence de l’agriculture suisse pour l’énergie et la protection du climat, AgroCleanTech veut promouvoir une agriculture respectueuse des ressources et du climat. Cette organisation est une plateforme destinée à la transmission de connaissances. Elle fournit un service d’intermédiaire et d’information concernant l’efficience énergétique, les énergies renouvelables et la protection du climat. AgroCleanTech développe des programmes de soutien ciblés dans les domaines susmentionnés. Un exemple est le programme de nid chauffé pour les porcelets, qui permet de réduire de 65 % la consommation d’énergie nécessaire à l’atteinte de la température idéale de 34 °C. Grâce au Bilan énergétique et climatique, les agriculteurs et agricultrices peuvent obtenir des informations gratuites sur les mesures de protection du climat envisageables sur leur exploitation. De plus amples informations sur la protection du climat dans l’agriculture sont disponibles sur le site web d’AgroCleanTech.

L’Association sectorielle des exploitants d’installations de biogaz agricole en Suisse (Ökostrom Schweiz) contribue de manière toujours plus importante à la protection du climat. Les installations de biogaz ont de multiples avantages : elles réduisent les émissions de méthane en faisant fermenter le lisier et participent à la production d’électricité neutre en CO₂ en mettant à disposition de l’électricité et de la chaleur issues de sources d’énergies renouvelables. De plus, le processus de fermentation produit un précieux engrais naturel qui améliore la teneur en humus du sol. Chaque année, les installations de biogaz agricole enregistrent des prestations de réduction de plus de 80'0000 t de CO₂ en produisant du biométhane, de l’électricité et de la chaleur. Il y a un grand potentiel, car aujourd’hui seuls 4 % environ des engrais de ferme sont utilisés à des fins énergétiques. Cependant, la pérennité des installations de biogaz agricole est actuellement menacée et dépend des futures conditions politiques.

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La Confédération encourage par des contributions des projets qui permettent une utilisation plus durable des ressources naturelles telles que le sol, l’eau, l’air, la biodiversité, le climat ou l’énergie dans l’agriculture. Le programme visé en titre soutient également l’optimisation de l’utilisation durable des moyens de production, tels que les produits phytosanitaires, les médicaments vétérinaires, les engrais, les aliments pour animaux ou l’énergie. Par exemple, la Confédération soutient, dans le cadre de son programme d’utilisation durable des ressources, le projet AgroCO₂ncept dans la vallée de Flaach, le programme à points d’IP-Suisse ou le projet KlimaStaR pour le lait (voir ci-dessous).

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L’organisation agricole IP-Suisse désire réduire de 10 % les émissions de GES sur ses exploitations sans pour autant mettre à mal la production. À cet effet, elle avait sélectionné 30 exploitations pilotes réparties dans trois régions différentes pour vérifier au moyen d’un bilan climatique les efforts qu’elles déployaient dans la protection du climat. Ces exploitations ont testé un catalogue de mesures comprenant des méthodes aussi bien inédites qu’éprouvées dans les domaines de la gestion de l’énergie et des engrais ainsi que de l’élevage. Ce projet pilote a débouché sur un catalogue de 19 mesures grâce auxquelles 10'000 agriculteurs et agricultrices IP-Suisse pourront réduire leurs émissions de GES de 10 % d’ici 2025.

De 2015 à 2021, Aaremilch, Nestlé, l’OFAG et la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) ont testé, dans le cadre du programme KLIR (production laitière respectueuse du climat et efficiente en termes de ressources) un modèle d’émissions sur plus de 40 exploitations laitières et évalué les effets de différentes mesures de réduction.

Après l’achèvement réussi du projet pilote, Aaremilch et Nestlé ont lancé en 2022 un programme plus important comprenant 240 fermes laitières et un total de 60 millions de kg de lait par an (KlimaStaR en allemand). Ils ont reçu le soutien d’Emmi, des producteurs de lait de Suisse centrale et d’AgroCleanTech. L’objectif est de réduire de 20 % les émissions par kg de lait tout en améliorant de 20 % la concurrence alimentaire du bétail laitier et la concurrence pour les terres. Cette réduction passe notamment par des mesures dans les domaines de l’alimentation animale, de la gestion des troupeaux, de l’énergie et des engrais de ferme.

Le projet AgroCO₂ncept (en allemand), mis en œuvre dans le Flaachtal (ZH), s’est également fixé pour objectif de réduire les émissions de 20 %, mais veut aussi réduire les dépenses des exploitations de 20 % et augmenter la valeur ajoutée de 20 % par rapport à l’année de référence de 2015. Lors d’une consultation, chaque exploitation avait choisi des mesures appropriées. Différents bilans de GES ont permis de mesurer les effets. Au total, 23 exploitations ont participé au projet et appliqué un total de 39 mesures sur leurs 850 hectares.

À la fin du projet, il s’est avéré que les émissions avaient été réduites de 5 % sur l’ensemble des exploitations. Seules deux exploitations ont atteint l’objectif du projet, à savoir une réduction de 20 %. Les facteurs externes à l’exploitation (par ex. les conditions météorologiques) et les changements structurels de l’exploitation ont nettement influencé les émissions et altéré l’effet des mesures de réduction.

AgroImpact est une initiative vaudoise qui s’est rapidement étendue à toute la Suisse romande en raison de son soutien à la transition climatique de l’agriculture. Contrairement aux projets présentés ci-dessus, le programme ne dispose pas d’un objectif de réduction précis. Il propose cependant des solutions adaptées à chaque exploitation participante afin d’améliorer le bilan carbone des matières premières produites. Les acteurs en aval de la chaîne de création de valeur (par ex. Nestlé) paient une prime pour la réduction des émissions.

Pour réduire les émissions agricoles, le canton des Grisons soutient le projet pilote « Agriculture climatiquement neutre » (en allemand) ». Entre 2021 et 2025, un total de 52 fermes pilotes avec différentes branches de production ont pour mission de tester diverses mesures. Les expériences réalisées dans ces « laboratoires en plein air » permettent de faire le lien entre la théorie et la pratique. Après la première phase, le programme sera étendu à l’ensemble du canton et la chaîne de création de valeur en aval sera intégrée.