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Production tributaire du sol

La production tributaire du sol met l’accent sur l’exploitation des terres cultivables. Elle nécessite une série d’infrastructures : chemins d’accès aux champs, stations de drainage, entrepôts pour les fourrages et le lisier, hangars pour les machines, places de lavage, étables et parcours pour les animaux mangeant des fourrages grossiers comme les vaches laitières et allaitantes, les moutons, les chèvres et les chevaux, etc.

Qu’est-ce que la production tributaire du sol ?

La production alimentaire par la gestion des terres cultivables et la garde d’animaux figure au cœur de l’activité agricole. À l’inverse d’une exploitation dont la production est indépendante du sol, une exploitation dont la production est tributaire du sol a besoin de surfaces. Elle est donc localement liée à ses terres.

La Constitution fédérale (art. 104) prévoit que l’agriculture multifonctionnelle assure, outre la production alimentaire, l’entretien et le maintien d’un paysage rural ouvert. Les familles paysannes assurent ces prestations d’intérêt public ainsi que la production alimentaire tributaire du sol en exploitant les terres cultivables.

Pourquoi l’agriculture doit-elle construire pour la production tributaire du sol ?

Qu’il s’agisse de produire des aliments ou de mener à bien d’autres fonctions, l’exploitation des terres agricoles requiert toute une série d’infrastructures : chemins d’accès aux champs, stations de drainage, entrepôts pour les fourrages et le lisier, hangars pour les machines, places de lavage, étables et parcours pour les animaux mangeant des fourrages grossiers comme les vaches laitières et allaitantes, les moutons, les chèvres et les chevaux, etc.

Texte de la loi

Art. 16a LAT

1  Sont conformes à l'affectation de la zone agricole les constructions et installations qui sont nécessaires à l'exploitation agricole ou à l'horticulture productrice. Cette notion de conformité peut être restreinte en vertu de l'art. 16, al. 3.

Texte de la loi vraisemblablement à partir de 2025

Art. 15

4bis Lors d’un classement en zone à bâtir ou d’un changement d’affectation de la zone, les cantons peuvent désigner dans les zones à bâtir des secteurs pour lesquels les dispositions concernant la concentration d’odeur correspond à l’affectation initiale, afin que les exploitations agricoles et artisanales existantes puissent être maintenues et rénovées mais aussi adaptées au bien-être animal.

Art. 16

4 En zone agricole, l’agriculture et ses besoins ont la priorité sur les utilisations non agricoles.


Quels sont les défis dans le cadre de l’aménagement du territoire ?

Les attentes de la société envers les exploitations en matière de bien-être animal, de sécurité et de rentabilité nécessitent une modernisation permanente des constructions et des installations agricoles. Ce principe vaut pour l’ensemble de l’agriculture. Or, comme la production tributaire du sol a besoin d’infrastructures complètes en plus des ruraux, l’évolution structurelle nécessite des investissements importants dans des constructions et des installations modernes. Il en résulte des conflits d’objectifs avec les intérêts de protection ou de délassement dans la zone agricole.

Comment les conditions cadres pourraient-elles être améliorées ?

L’art. 16a, al. 1, LAT établit sans ambiguïté la conformité à l’affectation de la zone des constructions et des installations nécessaires à la production tributaire du sol et à l’exploitation des terres agricoles.

Il n’empêche que l’agriculture lutte de plus en plus contre des procédures d’autorisation longues et coûteuses. Vu la rapidité des changements auxquels sont soumis la nature, le marché et la politique, les exploitations agricoles doivent faire preuve de dynamisme pour rester dans la course. Cette condition est particulièrement problématique dans le cadre d’innovations ou d’intérêts de protection excessifs. Et les choses ne vont pas en s’améliorant en cas d’émissions de bruit et d’odeurs immanquablement liées à l’agriculture, mais qui peuvent mettre en péril l’existence même d’une exploitation agricole en raison d’oppositions. Il convient dès lors de remédier à l’insécurité juridique et d’améliorer la prévisibilité de l’issue des procédures d’autorisation. Pour ce qui des nuisances en dehors de la zone à bâtir, il faut limiter les possibilités d’opposition et délimiter des zones de nuisances olfactives. Les coûts et les risques s’en retrouveraient réduits, et par conséquent l’innovation, le bien-être animal, la sécurité et la compétitivité améliorés.

Quelles améliorations apportent la deuxième révision de la loi sur l’aménagement du territoire en matière de production tributaire du sol ?

Deux nouvelles dispositions viennent renforcer la position de l’agriculture dans la zone agricole. La première, l’art. 16 al. 4, garantit la priorité de l’agriculture et de ses besoins dans la zone agricole. La seconde, l’art. 15 al 4bis, donne la possibilité aux cantons de désigner des « zones odeurs » dans lesquelles les dispositions concernant la concentration d’odeur correspondent à l’affectation initiale de la zone. Cette disposition est particulièrement importante en cas de classement en zone à bâtir ou d’un changement d’affectation et apporte une sécurité juridique à l’exploitant.

Pour en savoir plus :

Interview d’Olivier Robatel, de Torny-le-Grand FR

Vincent Boillat

Pourquoi avez-vous construit une nouvelle étable ?

Auparavant, nous élevions 40 vaches laitières en stabulation entravée au village et des veaux et des animaux d'élevage à différents endroits. Pour des raisons de protection des animaux, des investissements étaient néces-saires. Nous voulions aussi améliorer de manière générale le bien-être animal, rendre les processus de travail plus efficaces et pouvoir garder tous les animaux au même endroit. Nous voulions faire cet investissement rapi-dement et ne pas attendre d’être plus âgé. De plus, la situation sur le marché du lait s'est améliorée et les prix ont augmenté. Pour moi, c'était aussi l'occasion d'agrandir le troupeau et d'adapter les cultures en conséquence. Je suis plus éleveur que cultivateur.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons visité plusieurs fermes laitières afin d'apprendre des expériences des autres. Nous voulions construire la nouvelle étable à proximité de la maison d'habitation. Le service cantonal de vulgarisation nous a soutenus dans la réalisation du projet. Nous avons clarifié le financement et déposé des demandes pour différentes me-sures de soutien de la Confédération.

Un bureau d'ingénieurs de Romont a réalisé le projet et a apporté son aide dans l’obtention de l’autorisation. Après la demande préalable, nous avons déposé le permis en été 2017 et nous n'avons heureusement pas eu d'opposition. En 2019, les vaches ont pu être déplacées dans la nouvelle étable.

Quel diriez-vous aujourd’hui de la construction de cette nouvelle étable laitière ?

Nous avons eu la chance d'obtenir l'autorisation dans les quatre mois et de ne pas avoir d'opposition. Le site de notre exploitation étant situé à l'extérieur du village, il n'y avait pas de conflit potentiel avec les riverains. Cela ne va pas de soi.

  • Oliver et Virginie Robatel, ainsi que leurs deux enfants
  • Exploitation PER
  • 45 ha (30 ha de prairies artificielles et permanentes, 10 ha de maïs d'ensilage et 5 ha de blé fourrager)
  • Production laitière et engraissement de poulets (80 vaches Holstein, 60 veaux et animaux d'élevage, 4’500 poulets de chair)
  • Installation photovoltaïque de 400’000 kW
  • Main-d’œuvre : Mme Robatel à temps partiel, le père de M. Robatel et un ami en tant qu’auxiliaires

Interlocuteur pour le dossier

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Beat Röösli
Beat Röösliresponsable adj. du département Économie, formation et relations internationalesCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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